Chapitre 1 : Le bois !

Bien choisir son bois !

– Cela paraît une évidence pour tous ceux qui utilisent le bois bûche depuis longtemps, mais il est impératif de

   brûler du bois bien sec, quelqu’en soit l’essence.

– Un bon bois de chauffage doit avoir au minimum deux ans de séchage après la coupe, ce qui permet de

   descendre le taux d’humidité à moins de 20%.

– N’hésitez pas à acheter votre bois hors saison et si possible avec au moins un an d’avance, ce qui lui laissera

   le temps de finir de sécher.

– Un testeur d’humidité pourra vous éviter des déconvenues en effectuant une mesure sur le bois qui vous est

   livré, avant le déchargement du camion.

Pour rappel voici le nombre de Kilowatts restitués par la combustion en fonction du taux d’humidité :

          – Bois vert 40% d’humidité = 2.7 kWh/kg

          – Bois mi-sec 30% d’humidité = 3.3 kWh/kg

          – Bois sec 20% d’humidité = 3.9 kWh/kg

          – Bois bûches de chêne recomposées 8% d’humidité = 4.7 kWh/kg

          – Granulés de Bois < 7 % d’humidité = 4.7 kWh/kg

Bien stocker son bois !

– Les stères de bois doivent être conservées dans un endroit sec et ventilé, à l’abri des intempéries.

– Ne pas hésiter à le surélever afin qu’il ne repose pas à même le sol, surtout si il est stocké à l’extérieur.

– Les bûches peuvent être entreposées par couches successives en croisant à 90° à chaque couche, assurant

   ainsi la stabilité de l’empilement.

– Une simple bâche peut servir à le protéger de la pluie, mais ne devra être que sur le dessus, en laissant les

   côtés libres pour la ventilation et posée de façon à ne pas provoquer de « gouttières » sur les bûches.

Chapitre 2 : La puissance !

La puissance du foyer bois ! 

– Contrairement à ce que promet le vieux dicton, « qui peut le plus ne peut pas le moins« , quand il s’agit d’évaluer la puissance de chauffe de votre futur appareil de chauffage au bois. 

– Pour pouvoir bénéficier du rendement annoncé par le fabricant, le poêle, l’insert ou le foyer fermé, doit être utilisé correctement. La combustion doit être la meilleure possible ce qui implique une arrivée d’air (oxygène) suffisante pour atteindre ce but.

– Une température minimum de 800°C est nécessaire pour obtenir une combustion complète.

– Dans le cas contraire il se produira une émission de particules polluantes et de monoxyde de carbone, un possible goudronnage (bistrage) du conduit, et, dans le meilleur des cas, un encrassement important par la suie. 

– Pour déterminer quelle sera la puissance de votre appareil, exprimée en kilowatts, il vous faut comptabiliser le nombre de mètres cubes que ce dernier aura à chauffer. On considère en moyenne qu’il faut 1 kilowatts pour chauffer 25 mètres-cube, de plus cette valeur a tendance à être revue à la baisse avec les constructions modernes. 

– Ne tombez pas dans le piège qui consiste à considérer le volume total de l’habitation, la chaleur n’ira certainement pas partout et évidemment pas avec la même intensité. La pièce d’installation sera la plus « chaude » et la température sera décroissante proportionnellement à l’éloignement auquel s’ajoutent tous les obstacles telles que cloisons et portes fermées.

Prenons un exemple concret :

– Habitation de plain-pied de 120 m² avec hauteur de plafond de 2.5 mètres = 300 mètres cubes.

– Poêle installé dans le salon/salle à manger + cuisine américaine de 60 m² = 150 mètres cubes.

– Couloir desservant les autres pièces sans obstacle à l’air 6 x 2 = 12 m² = 30 mètres cubes.

– Volume total chauffé par le poêle par rayonnement direct et convection naturelle = 180 mètres cubes.

– Puissance nécessaire et suffisante de l’appareil = 180 : 25 = 7.2 kW dissipés.

– Cette puissance peut être corrigée suivant le niveau d’isolation. Un foyer fermé équipé de récupérateurs à air pulsé permettra d’augmenter le volume de départ grâce à une (ou plusieurs) gaines de ventilation.

– Ne pas respecter cette règle vous amènera inévitablement à une mauvaise utilisation du foyer, vous serez contraint de faire du feu « au ralenti » afin de réduire la température ambiante dans la pièce d’installation, il en résultera une combustion médiocre induisant tous les problèmes déjà ennoncés plus haut, auxquels s’ajoute un inconfort qui vous privera du plaisir du feu. 

– En conclusion : Surtout ne pas surdimensionner votre appareil de chauffage au bois, utilisez le correctement en vous assurant que le feu est suffisamment alimenté en air pour la combustion, ce qui implque de ne jamais fermer complètement la trappe de tirage d’air de combustion.

Pour le dire simplement : faites du feu … en faisant des flammes !

Chapitre 3 : Le ramonage !

Qui doit ramoner ? 

– En France le ramonage doit être effectué par un professionnel qualifié. L’entreprise devra fournir un certificat qui atteste du nettoyage mécanique de votre conduit sur toute sa longueur à l’aide d’un hérisson. 

– Cette règle est imposée par la règlementation et non pas par les assureurs. Les bûches dites de ramonage sont autorisées mais ne constituent qu’un complément.

Quand doit on ramoner ?

– Deux fois par an ! C’est une obligation. Une première fois avant ou après la période de chauffe, et une deuxième fois au milieu de cette même période.

Pour info : En cas de non respect de cette réglementation l’amende forfaitaire est de 68 euros à la charge de l’occupant du logement car c’est lui qui est le « donneur d’ordre ».

Chapitre 4 : L’emplacement !

Quelle est la meilleure place pour le foyer ?

– quelque soit l’appareil de chauffage au bois qui sera utilisé, la meilleure position est le centre de l’habitation.

 – Généralement dans le salon ou la salle à manger, la cheminée est à son avantage dans la pièce la plus grande. Un couloir central peut aussi donner d’excellents resultats si la chaleur peut circuler.

– Si ces deux conditions sont réunies vous avez trouvé l’emplacement idéal, mais il est fréquent d’avoir à faire des compromis. 

Ce qu’il faut éviter quand c’est possible :

– Les angles de la maison, souvent le cas dans de vieilles habitations des années 30.

– L’adossement à un mur extérieur.

Pour info : Sur l’image donnée en exemple (à gauche) le foyer est adossé à un mur extérieur, mais se place presque au centre de la maison, c’est le meilleur compromis vu la configuration de cette habitation.

Dans cet exemple le chauffage produit par le rayonnement et la convection naturelle du foyer additionné à la récupération par bouilleurs, C150 ou C 215 + Flat Twin, permet de laisser la chaudière en veille tant que le feu reste normalement vif. Sans ballon tampon la chaudière reprendra la main le matin à l’aube quand le feu n’est plus que faibles braises, avant le rechargement du foyer. Un ballon tampon pourra fournir l’énergie nécessaire au chauffage de l’habitation durant cette courte période.

Chapitre 5 : La récupération sur air !

Les récupérateurs échangeurs air/air : 

Il en existe de différents modèles, efficacité et marques. 

– Le système Equataire, simple, très facile à installer il améliore considérablement, mais uniquement, la chauffe de la pièce où se trouve une cheminée, la ventilation est moyennement silencieuse. Ne s’installe que sur les foyers ouverts, penser à nettoyer le flitre régulièrement. La chaleur est récupérée dans un conduit en fonte épaisse à même la braise du foyer et « poussée » dans la pièce par une turbine. Quand aucune autre solution n’est possible ou souhaitée, c’est la solution d’amélioration parfaite. 

– Le système Magic Heat,  introuvable en France, une fausse bonne idée à notre goût, mais qui pourra inspirer les bricoleurs. En gros le système s’insert sur le conduit d’un poêle, donc en apparent, une petite ventilation forcée fait circuler l’air dans plusieurs petits tubes internes pour le faire ressortir en face avant. De toute évidence le nettoyage interieur risque de devenir vite une source de problèmes récurrents, de plus le démontage des tubes (couverts de suie) ou de l’appareil, reste obligatoire pour les opérations de ramonage.

A éviter.

– Le système Poujoulat, sûrement le plus connu en France et le plus abouti dans son fonctionnement. S’intalle comme une longueur de conduit, ne vient pas contrarier les travaux de ramonage, il est plus délicat à installer dans son ensemble car il nécessite des conduits d’air isolés pas toujours faciles à mettre en place, surtout en cas de rénovation. La ventilation forcée s’effectue grâce à une turbine commandée par une sonde réglable. Attention à l’usage dans le temps, qui brasse de l’air .. brasse de la poussière. De plus les turbines prévues pour ce type de fonctionnement ne permettent généralement pas de le véhiculer à des distances supérieures à quelques mètres.

Le coin des bricoleurs :

– Certains d’entre vous réalisent parfois des « prototypes » intéressants. Avec plus ou moins de succès mais toujours avec ingéniosité.  L’exemple donné (voir image à gauche) permet de constater qu’avec un peu de travail, quelques matériaux la plupart du temps de récupération et de moindre coût, et du temps, on arrive à des résultats satisfaisants. Le modèle cuivre que vous pouvez véritablement « admirer » construit par un particulier est annoncé par ce dernier à environ 2 kW d’énergie récupérés sur le conduit de fumée de son poêle.

Une étude rapide montre que cette chaleur est en fait « prélevée » sur le conduit et envoyée dans un conduit donnant dans une autre pièce, et c’est le but recherché.

Nous ne pouvons que rendre hommage à ce « bricoleur » inventif en donnant ici le lien vers le site où vous trouverez des images et des explications en grand nombre.

Si certains d’entre vous ont eux mêmes des réalisations susceptibles d’intéresser d’autres bricoleurs, faites nous parvenir vos documents et nous aurons plaisir à les publier !

Chapitre 6 : La récupération sur l’eau !

Les récupérateurs échangeurs air/eau : 

République Tchèque :

Une entreprise Tchèque  commercialise un échangeur qui semble être en inox, d’un aspect extérieur très similaire aux modèles fabriqués par Bouilleurs de France. Une analyse plus poussée démontre qu’il n’en est rien en ce qui concerne son principe de fonctionnement. 

En effet on peut voir sur l’image à gauche, qu’un simple serpentin parcourt l’intérieur de cet échangeur de conduit, directement en contact avec la fumée.  Il en résulte un encrassement obligatoire de ce serpentin, ce qui avec le temps en réduit l’efficacité, mais plus gênant encore, oblige au démontage de l’appareil pour effectuer les opérations de ramonage. En cas de fortes températures de fumée, la montée en température du liquide caloporteur sera « violente » du fait de la quantité réduite de litres d’eau contenus dans un diamètre aussi faible. 

Prendre garde à ne pas atteindre très vite la température d’ébullition !

Angleterre :

– Nos amis anglo-saxon de l’entreprise Charnwood commercialisent des échangeurs thermiques air/eau sur conduit de cheminée qui se montent exclusivement sur les poêles de la marque.

Les puissances annoncées par ce fabricant sont respectivement de 1.8 (550 €), 2.4 (590 €) et 3.4 kW (660 €).

La circulation de l’eau se fait simplement dans un échangeur double peau, la particularité de ces produits consiste en 3 tiges métalliques traversant le conduit de fumée auxquelles sont accrochées 10 chaînes acier sensées créer des turbulences des gaz et ainsi améliorer l’échange thermique entre la fumée et l’acier.

Revers de la médaille, il faut démonter ces chaînes une fois par mois pour les débarrasser de la suie. L’accès se fait par une trappe avec joint en partie haute (voir images)

Garantis un an, ces produits sont livrés avec une notice et des exemples de montage.

Les bouilleurs d’âtre Ecoflamme :

– Directement en contact avec la flamme et les braises, ces types d’échangeurs peuvent avoir une efficacité redoutable, due aux fortes températures atteintes par le métal.  La régulation devra être particulièrement étudiée car en cas d’arrêt de la circulation, l’ébullition du liquide caloporteur se produit très vite. Il conviendra de vérifier les épaisseurs de ou des tubes, une forte épaisseur sera gage de longévité.

Ces échangeurs sont prévus pour être installés sur des foyers ouverts  ou à l’intérieur d’un appareil.  Dans les deux cas le principal danger reste le percement du conduit provoqué par le vieillissement du métal, accéléré par les fortes températures auxquelles il est soumis.

– Les bouilleurs d’âtre Solarfuture :

Ces échangeurs inox se montent à l’intérieur d’un appareil de chauffage au bois, poêle insert ou foyer fermé. Il convient d’effectuer latéralement le perçage de deux trous pour permettre le raccordement des conduites d’eau aller et retour. Les matériaux utilisés pour se faire devront être en mesure de supporter les températures élevées que l’on peut mesurer en cette partie du foyer. La faible capacité en eau ne permet pas d’espérer une production puissante, cette eau devant circuler relativement rapidement et en permanence pour éviter l’ébullition.

Pour ces bouilleurs d’âtre un problème subsiste : le refroidissement de la combustion est inévitable.

Une combustion incomplète est génératrice de perte de rendement, encrassement du conduit, émission de particules polluantes, etc. On constate parfois un bistrage de la chambre de combustion !

Vous pouvez constater sur les images de gauche, les dégàts causés par un refroidissement de l’intérieur du corps de chauffe d’un appareil utilisant le bois bûche, quand la combustion n’est pas complète impliquant que le rendement annoncé n’est jamais atteint.

Ces images proviennent d’une cuisinière à bois Nordica Termorosa modèle hydro.

L’image de gauche vous montre bien qu’après extinction du feu il subsiste des morceaux de bois calcinés qui ressemblent à du charbon de bois, preuve que la combustion est incomplète, cela est dû au refroidissement causé par le passage du liquide caloporteur dans le bouilleur interne. 

L’image de droite est un gros plan permettant de visualiser le degré de goudronnage du bouilleur après 4 semaines d’utilisation. 

Attention la conception du bouilleur intégré de cette cuisinière n’est pas la seule raison possible de cet encrassement, en effet d’autres facteurs peuvent amener à de tels résultats, comme un bois insuffisamment sec à plus de 20% d’humidité, une régulation de la circulation mauvaise ou inexistante représentent des erreurs à ne pas commettre.