Description :
– La règlementation thermique française a pour but de fixer une limite maximale à la consommation énergétique des bâtiments neufs pour le chauffage, la ventilation, la climatisation, la production d’eau chaude sanitaire et l’éclairage.
– Elle est définie actuellement par la règlementation thermique 2012 (RT 2012), qui a succédé aux règlementations thermiques 2005 (RT 2005) et 2000 (RT 2000)
Le principe :
Les objectifs de la RT 2012 sont de :
– Réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre.
– Encourager le développement de nouvelles technologies.
– Contribuer à l’indépendance énergétique nationale.
– Rendre la réglementation plus lisible.
Cadre d’application :
Applicable aux bâtiments résidentiels et non résidentiels neufs.
Calcul de la consommation de chauffage, d’ECS, d’éclairage, de climatisation, de ventilation et des auxiliaires.
Exigences calées sur le label de performance BBC-Effinergie.
Domaine d’application :
Bâtiments ou parties de bâtiment à usages de bureau et d’enseignement, aux établissements ou parties d’établissement d’accueil de la petite enfance et aux bâtiments ou parties de bâtiments à usage d’habitation.
Domaine de non-application :
Aux constructions provisoires prévues pour une durée d’utilisation inférieure à deux ans.
Aux bâtiments et parties de bâtiment dont la températures normale d’utilisation est inférieure ou égale à 12 °C.
Aux bâtiments ou parties de bâtiment destinés à rester ouverts sur l’extérieur en fonctionnement habituel.
Aux bâtiments ou parties de bâtiment chauffés ou refroidis pour un usage spécifique à un procédé industriel.
Aux bâtiments agricoles et d’élevage.
Aux bâtiments situés dans les départements d’outre-mer.
Aux bâtiments ou parties de bâtiment qui, en raison de contraintes spécifiques liées à leur usage, doivent garantir des conditions particulières de température, d’hygrométrie ou de qualité de l’air, et nécessitant de fait des règles particulières.
Élimination des ponts thermiques :
– L’un des points importants de la RT 2012 est de garantir une enveloppe isolante performante afin de limiter les besoins en énergie des bâtiments.
– Cela implique le traitement des ponts thermiques. Avec l’amélioration de l’étanchéité et de l’ isolation thermique des bâtiments, les ponts thermiques représentent 30 à 40% des déperditions thermiques totales d’un bâtiment. Il est donc primordial de les traiter.
– Un pont thermique est une zone ponctuelle ou linéaire qui, dans l’enveloppe d’un bâtiment, présente une variation de résistance thermique. Il s’agit d’un point de la construction où la barrière isolante est rompue.
– À cause de cette rupture de l’isolant, la température à la surface du plancher est très inférieure à celle de l’air ambiante.
– Avec la RT 2012, les constructions sont devenues très étanches à l’air, et ce manque de renouvellement d’air ajouté à cette différence de température crée de la condensation sur les parois froides. On peut observer l’apparition de moisissures due à cette condensation à l’intérieur des locaux.
Pour traiter les ponts thermiques il existe des techniques suivant le type d’isolation :
– En isolation thermique par l’intérieur, l’un des moyens est la pose de rupteurs de ponts thermiques entre les jonctions dalle/mur extérieur, dalle/balcon et mur de refend/mur extérieur. Il s’agit d’un dispositif structurel permettant d’offrir une complète isolation à une structure. Il est composé d’un boitier isolant et de barres en acier qui reprennent les sollicitations de la structure.
– L’isolation thermique par l’extérieur consiste à couvrir le bâtiment d’une enveloppe d’isolant qui permet de supprimer les ponts thermiques.
Niveau d’isolation :
– L’isolation est caractérisée par la quantité d’énergie thermique traversant les parois déperditives (murs, plancher bas et plafond) lorsque l’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment vaut 1 °C, par unité de temps et rapportée à la surface d’enveloppe du bâtiment. Le Ubât s’exprime en W/m²K.
Consommation d’énergie :
– La consommation s’exprime en énergie primaire, c’est-à-dire en énergie consommée dans la nature pour produire l’énergie réellement consommée dans le bâtiment.
– La conversion d’énergie primaire en énergie finale est forfaitaire :
1 kWh électrique = 2,58 kWh d’énergie primaire.
1 kWh hydrocarbure = 1 kWh d’énergie primaire.
1 kWh bois = 1 kWh d’énergie primaire (0,6 kWh d’énergie primaire dans le cadre du label BBC EFFINERGIE).
– Selon le type de bâtiment (habitation, tertiaire…), les consommations prises en compte ne sont pas les mêmes. En maison individuelle, on prend en compte le chauffage, la climatisation, la ventilation, la production d’eau chaude sanitaire, et l’éclairage.
La grandeur de comparaison, Cep, est la quantité d’énergie primaire consommée en un an, rapportée à la surface hors œuvre nette. Elle est calculée en fonction du niveau d’isolation du bâtiment, des performances des équipements de la maison, des conditions climatiques locales, et selon un scénario d’utilisation du bâtiment au cours d’une année. Le Cep s’exprime en en kWh/m²/an.
– Quelques autres exigences sont vérifiées à chaque étude thermique mais sont secondaires.
Dans la pratique, le CSTB édite les règles de calcul ainsi qu’un moteur de calcul informatique. Les éditeurs de logiciels ou les bureaux d’études thermiques réalisent alors une interface d’utilisation, et doivent recevoir un agrément du CSTB pour commercialiser ou utiliser leur logiciel.
Zones climatiques :
La France est répartie en 8 zones climatiques, qui sont regroupées en trois zones hiver (période de chauffage) : H1, H2 et H3, et quatre zones d’été (période de non chauffage) : a, b, c et d
Indice de rigueur climatique :
L’indice de rigueur climatique est fonction de la zone climatique, variant de 0,8 (sur la Méditerranée) à 1,3 (Nord de la France). Ce coefficient est augmenté de 0,1, si l’altitude du bâtiment est comprise entre 400 et 800 mètres, et de 0,2 si l’altitude du bâtiment est supérieure à 800 mètres.
La température atteinte en été :
La réglementation thermique fixe une température intérieure conventionnelle, ou TIC, à ne pas dépasser en été et ce afin d’éviter l’utilisation excessive de climatisation lors de fortes chaleurs. Le gouvernement impose qu’après 5 jours consécutifs de grosses chaleurs la température à l’intérieur de l’habitation ne dépasse pas 33°C.
Historique :
La première réglementation thermique date de 1974 (RT 1974), avec application en 1975. Elle ne s’appliquait qu’aux bâtiments neufs d’habitation.
La deuxième réglementation thermique date de 1988 (RT 1988). Elle s’appliquait aux bâtiments neufs résidentiels et non résidentiels.
La troisième réglementation thermique date de 2000 (RT 2000). Elle s’appliquait aux bâtiments neufs résidentiels (consommation maximale réduite de 20 % par rapport à la RT 1988) et tertiaires (consommation maximale réduite de 40 %).
Le 1er septembre 2006, la RT 2005 a remplacé la RT 2000. Par rapport à la RT 2000, la RT 2005 demande une amélioration de 15 % de la performance thermique et s’applique aux bâtiments neufs et aux parties nouvelles. Depuis, la réglementation thermique, par des arrêtés complémentaires, s’attaque au domaine de la rénovation.
La RT2012 est appliquée depuis le 28 octobre 2011 pour les bâtiments publics d’enseignement, d’accueil de la petite enfance et les bâtiments tertiaires, elle est généralisée le 1er janvier 2013 pour les bâtiments résidentiels. La RT 2012 oblige les habitations neuves à consommer au maximum 50 kWhep/m²/an.
Cette valeur change en fonction de la région et de l’altitude à laquelle l’habitation se situe. Cette consommation maximale définit le bâtiment basse consommation.
Elle impose aussi d’autres contraintes :
La perméabilité à l’air du bâtiment doit être inférieure à 0,6 m3/h/m².
Cela définit l’étanchéité du bâtiment. Il doit perdre moins de 0,6 m3 en 1 heure pour une surface de 1 m². Pour cela, il est obligatoire de pratiquer un test d’infiltrométrie lorsque le bâtiment est terminé. Ce test consiste à mettre la maison en surpression (ou dépression) et mesurer les fuites grâce à un logiciel. Pour cela toutes les bouches d’aération sont fermées ainsi que toutes autres aérations prévues (portes, fenêtres, etc. ) et un ventilateur (nommé blowdoor) est placé à l’entrée du bâtiment. C’est lui qui va gérer la pression dans le bâtiment.
La surface de baie vitrée doit être égale au minimum à 1/6 de la surface des parois extérieures. La surface de baie vitrée doit être orientée le plus possible au sud et le moins possible (voire pas du tout) au nord.
Une maison individuelle doit posséder une énergie renouvelable pour la production d’eau chaude sanitaire ou chauffage.
Avec la RT 2020, les bâtiments neufs devront être à énergie positive. Cela signifie qu’ils produiront plus d’énergie qu’ils n’en consommeront.
Réglementation à venir :
Avant le Grenelle Environnement, étaient envisagées (après la RT 2000 et la RT 2005) les RT 2010, 2015 et 2020 ; chaque nouvelle réglementation devant améliorer de 15 % les performances énergétiques par rapport à la précédente.
La RT 2012, suite au Grenelle Environnement, devient la référence. Elle vise à diviser par trois la consommation énergétique des bâtiments neufs, en s’alignant sur le label BBC 2005, soit une consommation maximale de 50 kWhep/m2/an (ep= énergie primaire).
Ces 50 kWh sont à moduler en fonction de la zone géographique, de l’altitude, de la surface habitable… Ils concernent les cinq usages : chauffage, rafraîchissement, eau chaude sanitaire, ventilation et les auxiliaires.
La RT 2012 a été publiée le 27 octobre 2010, avec application le 28 octobre 2011 pour les bâtiments publics d’enseignement et d’accueil de la petite enfance, les bâtiments tertiaires et les bâtiments en zone ANRU.
Selon le cabinet Xerfi23 l’investissement initial devrait augmenter de 15 à 20 % (dans le coût de construction, les premières années en raison notamment des formations nécessaires à l’éco-construction), et de 7 à 8 % selon le gouvernement (5 à 7 % dans l’habitat collectif, 7 % pour une maison individuelle et plus ou moins 10 % s’il y a appel au chauffage au bois). Ces augmentations devraient être largement compensées par les économies d’énergie.
Les entreprises du bâtiment, promoteurs et architectes doivent s’y préparer en faisant évoluer leurs pratiques : le maître d’ouvrage devra se munir d’une attestation montrant qu’il prend en compte la réglementation au moment du dépôt de la demande de permis de construire. Puis il devra, à la fin des travaux, fournir une attestation prouvant que le maître d’œuvre a également bien pris en compte la RT 2012. Un arrêté doit définir les labels HPE de la RT 2012, en préfiguration de la future RT 2020.
Ensuite, à l’horizon 2020, il est envisagé la RT 2020, qui mettra en œuvre, le concept de bâtiment à énergie positive (BEPOS). Ces futures réglementations sont des réglementations d’objectifs, elles laissent la liberté de conception tout en limitant la consommation.